LA TOURNEE DU GRAND-DUC

LA TOURNEE DU GRAND-DUC

Reconnaissez-le, il est rare qu'un club fasse deux fois le même voyage. Eh bien nous, si !
En effet, nous avons, pour la deuxième fois, arpenté le Luxembourg en cet octobre naissant. Nous devons à la vérité de dire que, la première fois, c'était de façon fictive : la crise sanitaire avait obligé à annuler notre périple. Mais cela n'avait pas empêché le (facétieux) président de l'époque de nous envoyer, en plein confinement, un compte rendu quotidien de cet utopique voyage. Le connaissant, il serait capable de substituer le récit onirique de 2020 à ce blog. Mais, soyez rassurés : je veille !


Ce dernier jour de septembre, nous nous retrouvons donc dès potron-minet devant l'autocar qui va nous véhiculer les jours à venir.
Pendant le déplacement, un silence - comment dire ?... "somnolent" ? - fait suite aux échanges des dernières nouvelles post-estivales. Pour réveiller un peu l'assistance et la mettre dans le bain, Jean-François, Jacques-Yves et Yves nous livrent quelques données quant à la géographie, l'histoire, l'économie ou la place du Grand-Duché dans l'Union européenne. Les informations données permettront, lors des visites programmées, d'avoir déjà quelques notions. 
Après un déjeuner (peu typique du pays), la visite guidée de Luxembourg ville débute sous une pluie intermittente.

Vos yeux avertis ont reconnu le Grund et la Femme Dorée.

A Luxembourg "ville" (on nous a expliqué qu'il fallait préciser pour éviter de penser que nous parlions du "pays", donc nous précisons !), il y a une ville haute et une ville basse (le Grund avec la vallée de la Pétrusse, un ruisseau, affluent de l'Alzette). Nous n'y descendrons pas, faute de temps. Les imposantes fortifications doivent à la ville le surnom de "Gibraltar du Nord".


Le chœur de la cathédrale avec la statue en bois de la Vierge Marie, le palais Grand-Ducal, la statue de la Grande-Duchesse Charlotte.

En déambulant, nous découvrons, en écartant nos parapluies, le Monument du Souvenir érigé à la mémoire des soldats morts lors de la Première Guerre mondiale : un obélisque surmonté de la statue de la "Femme Dorée" ; la cathédrale Notre-Dame de style gothique tardif agrémenté d'ornementations de style renaissance et la statue de Notre-Dame Consolatrice des Affligés, protectrice de la ville ; la statue dédiée à la Grande-Duchesse Charlotte qui, à l'instar du Général, diffusait, sur la BBC des discours (elle, en luxembourgeois*) devenant le symbole de l'indépendance du pays ; le palais Grand-Ducal, ses tours Renaissance et sa partie baroque : c'est la résidence du grand-duc Henri (qui, selon les dires, devrait prochainement abdiquer en faveur de son fils, Guillaume) ; la place Guillaume II où siègent l'hôtel de ville et une statue équestre du souverain qui a donné au pays sa première constitution parlementaire, l'une des plus libérales à l'époque ; nous passons à proximité de la Pierre de Goethe et des casemates du Bock : certains zythologues se font des illusions,... mais il s'agit d'impressionnantes galeries souterraines longues de 17 km constituant un système de défense datant du XVIIe siècle et agrandies par Vauban (donc, rien à voir avec la Kro...).
Mondorf-les-Bains est une localité accueillant la seule station thermale du pays (et, de ce fait, le seul casino luxembourgeois) ; les indications sont multiples : obésité, rhumatismes, post-Covid, phlébologie, troubles hépatiques ou digestifs, sphère ORL, etc. (N.D.L.R. : en d'autres termes, vous noterez la diversité quelque peu hétéroclite des cures, mais comme ce sont les seuls thermes du pays, il vaut mieux être, à moyen terme, pluridisciplinaire). De toute façon, je vais mettre un terme à ce développement : n'ayant vu de la ville que l'hôtel où nous avons dormi, on peut y soigner ce qu'on veut, cela nous laisse indifférents...


…Et s'écrie en versant des larmes
Baquet plein de vin parfumé
Viennent aujourd'hui les gendarmes
Nous aurons bu le vin de mai
Allons Julia la mam'zelle
Bois avec nous ce clair bouillon
D'herbes et de vin de Moselle…
(Guillaume Apollinaire – Alcools 1912)

Nous sommes à proximité de Remich, dite "la perle de la Moselle" ; c'est une petite ville touristique, située dans le tripoint Luxembourg-Allemagne-France ; elle est au cœur d'un vignoble et de forêts et, à ses pieds, coule la Moselle. Cela tombe bien, car c'est vers elle que nous dirigeons. Faute de commentaires, la "croisière" ne nous laissera pas un souvenir inoubliable, mais nous aurons apprécié la vue sur les côteaux plantés de vignes (du côté luxembourgeois comme sur le versant allemand) et la sérénité émanant du long fleuve tranquille. "AHOUAAAA !" (N.D.L.R. : veuillez excuser ce bâillement inopiné autant qu'intempestif, une certaine torpeur m'a gagné en rédigeant cette chroahouaaaanique).

 

 

 

 

 

« Descendre à la cave pour prendre un remontant. » (Sylvain Tesson – 2008 – Aphorismes sous la lune et autres pensées sauvages).


Heureusement, à Remich, il y a aussi les caves Saint Martin : de quoi réveiller la joyeuse troupe ! Notre guide, sur place, se révèle aussi pétillante que le crémant qu'elle nous fera goûter en fin de visite. La dégustation, autour d'une planche de charcuterie et de fromage, nous permet de découvrir les vins mosellans (essentiellement des blancs) ; rares, parmi nous, sont ceux qui en ont en cave et quelques achats s'ensuivent...

 

 

 


C’est amusant de constater comme certains sujets peuvent engendrer une attention insondable !


Cette pause œnologique est l'occasion de souhaiter un bon anniversaire à Christian, notre vice-président, qui, malgré les pressions ou tentatives de flagorneries, ne livrera aucun indice quant au voyage de 2025 et se verra doter d'une sonnette de table censée calmer les ardeurs volubiles de l'assistance au cours de l'année à venir...
En empruntant des paysages viticoles, l'étape suivante nous mène à Echternach. C'est la plus vieille ville du Luxembourg. En 698, Saint Willibrord de Northumberland y fondait une abbaye bénédictine. La ville est surnommée la "Petite Suisse Luxembourgeoise". Outre son aspect médiéval (rues labyrinthiques, tours, vestiges du mur d'enceinte et, à proximité, d'une villa romaine), elle est connue pour sa Procession Dansante du mardi de Pentecôte : des milliers de pèlerins et spectateurs se regroupent en l'honneur du fondateur de l'abbaye. Les pèlerins défilent en une marche sautillante rythmée par une mélodie de polka itérative.

 

 

 

 

 

 

 

 

La basilique Saint Willibrord et un tableau évoquant la Procession Dansante.

 


Le sarcophage du saint dans la crypte de la basilique et la fresque du plafond.


L’ancienne abbaye accueille un musée, le lycée et son internant ; l’ancien palais de justice ; l’orangerie (il y a pire comme endroit pour étudier).


En ce qui nous concerne, point de danse ni de sauts (notez bien l'orthographe : j'eus pu déraper...), mais une visite guidée du centre-ville exclusivement : la basilique et sa crypte (par laquelle passent les pèlerins, se recueillant hâtivement devant les reliques du saint), la façade de l'abbaye, l'orangerie (devenue salle de cours du lycée), la place du marché et son ancien palais de justice (devenu mairie).


Comme l’indique l’affiche, nous sommes à… où séjourna, en exil, l’Homme océan - l’un des plus beaux châteaux médiévaux au monde.


"Prenons la route fleuri-i-ie qui conduit vers la bonne Our" ... En longeant la Sûre, nous sommes certains d'arriver à notre étape suivante : Vianden ; c'est là que nous logerons les deux nuits à venir.
Petit déjeuner pris, 2 groupes se forment pour se rendre au château. L'un empruntera le chemin de ronde après avoir traversé une partie du village, l'autre le chemin des écoliers (surtout au retour... pour une fois, nous avons affaire à un guide qui n'est pas chiche de son temps...).


Des courbures, des arcs…


Outre ses ruelles étroites, la ville vaut par le château qui la domine. Bâti sur les fondations d'un castel romain, il a fait l'objet d'une formidable restauration à la fin du siècle dernier. Il offre une très belle vue sur la ville et la vallée de l'Our. Exilé à Vianden, Victor Hugo hante toujours le village…
Après un déjeuner, avalé au lance-pierre (au Moyen-Age, on parlait -entre autres- de trébuchet, de bricole ou de couillard…) pour certains, nous partons pour Clervaux, ville qui se situe sur un éperon rocheux et est arrosée par la Clerve (N.D.L.R. pour ceux qui ne l'aurait pas compris : à qui la ville doit son nom), rivière qui l'entoure tel un fer à cheval. Là aussi un imposant château surmonte le lieu. Notre photoliphiliste découvre avec jubilation que nous sommes dans la "Cité de l'image".


A droite, le mémorial de la libération symbolise la population locale accueillant ses libérateurs américains.


Etrangement, il sera relativement peu question de la Bataille des Ardennes bien qu'un musée local lui soit dédié. Détour par l'église décanale Saint Côme et Damien, de style néo-rhénan, bâtie au début du XXe siècle et ses deux impressionnants clochers aux toits pyramidolosangiques (néologisme incertain, mais parlant... surtout lorsque vous aurez vu la photo...). Nous ne rejoindrons pas l'abbaye Saint-Maurice-et-Saint-Maur située sur un autre éperon dominant la commune.
Au cours du dîner, nouveau "happy birthday", cette fois pour Yves qui pourra, dorénavant, crayonner et gommer "souplement" (il peut toujours rêver côté élasticité)...


Vue de haut, vue de bas, vue des restes.


Bagages remisés dans la soute du car, nous rejoignons Esch-sur-Sûre, petite cité médiévale, située dans un méandre de la rivière, au pied du plus vieux château féodal (en ruine) du Grand-Duché de Luxembourg. Après une grimpette vers ce qu'il reste du château, nous nous rendons à la Maison du Parc qui abrite un musée de la draperie : l'élevage des moutons et la corporation de tisserands ont longtemps assuré la vie économique du village.

 

 

 

 

 


De la laine du mouton aux couvertures, nous savons tout : nous ne sommes pas venus ovins !


Après un déjeuner au Comte Godefroy, sis dans l’une des plus vieilles bâtisses du plus vieux fort de Luxembourg, et avant de prendre le chemin du retour, nous faisons un détour par Wiltz, commune située au nord du Grand-Duché et... qui ne valait pas le détour (guides peu motivés ou wiltz sans intérêt ? un doute plane... mais on en a wiltz fait le tour...). La wiltzite s'achève par un détour dans les anciennes écuries du château où la Confrérie Gambrinus locale a installé un musée dont je vous laisse deviner le thème ; le tout avec dégustation du breuvage brassé sur place : les awiltz** semblent panachés.

 

 

 

 

 


Entre le château et l’hôtel de ville, le monument commémorant la grève générale contre l’occupant pendant la 2ème Guerre mondiale : en guise de représailles dissuasives immédiates, 21 patriotes furent exécutés.

 

 

 

 

 

 


Des tireuses à bière de collection et des canettes qui, étrangement, intéressent plus certains que celles du musée de la draperie…


Ce musée partage ses murs avec celui de la Bataille des Ardennes : on y évoque l'aspect terrifiant de cette époque et l'héroïsme des gens du cru.

 

C’est bon, Totor ! Tu peux te réveiller : le récit est terminé…


Bravo et merci à Jannick et Jean-Pierre pour l'organisation de ce voyage.

* nos guides ne manquent pas de nous rappeler que le pays est trilingue, la majorité des habitants parlant le luxembourgeois, l'allemand et le français (entre ces deux dernières langues, l'expérience montre que l'une ou l'autre peut être peu, guère ou pas utilisée)
** quand on a trouvé un filon, il faut l'exploiter à fond...

Crédit photos : Marie-Christine, Claude, Jean-Claude et Pierre 

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