C'ETAIT BIEN, TOURNAI !

C'ETAIT BIEN, TOURNAI !

L'avantage, lorsqu'on habite dans le Nord, c'est qu'on n'est pas loin de la Belgique... ce qui n'est pas le cas des Provençaux ou des Bretons...

Cette vérité première étant avancée, je ne vais pas tourner en rond ni autour du pot pour vous annoncer quelle était la destination générale de la première sortie du club cette année (déjà que mes tournures de phrases sont, aux dires de certains, suffisamment alambiquées comme cela...). Je ne souhaite pas que vous détourniez votre regard de cette page ni que vous en soyez tout retourné (il n'y vraiment pas de quoi), mais sachez que, dans la province de Hainaut, en Belgique wallone, se trouve la ville de TOURNAI, qui, sans détour, était le but de notre sortie févrièrenne (comme il n'existe pas d'adjectif pour certains mois, je propose ce néologisme -très laid, au demeurant- à nos académiciens qui, de toute évidence s'en moqueront comme de colin-tampon et vous aussi, je m'en doute).

Pour être tout-à-fait franc, notre première étape était Wez-Velvain... Reconnaissez que, si je vous parle de "Tournai", ça vous évoque un petit quelque chose, mais que le village de Wez-Velvain, situé à 5 km de la "ville aux cinq clochers" (puisque tel est le surnom de celle qui fut la capitale de la France au Vème siècle), cela ne vous dit rien...

Et pourtant, c'est bien dans ce village de 961 âmes que nous nous sommes retrouvés afin de visiter l'importante entreprise qui y a son siège : Couplet Sugars.

Siège social Couplet Sugars

Si je vous dis qu'il s'agit de l'entreprise en question, j'espère que vous ne serez pas étonnés.

Cette ancienne sucrerie s'est reconvertie, à la fin du XXème siècle pour se consacrer à la fabrication de sucres spéciaux.

Mais, remontons un peu dans le temps et, pour être plus précis, il y a 177 ans. En cette année 1847 (ne me remerciez pas de vous avoir épargné la consultation de votre calculette), Dominique Couplet démarre la fabrication de sucre dans la région lilloise. A la fin du XIXème siècle, les Couplet reprennent la sucrerie de Wez. En 1937, ils lancent une cassonade portant leur nom (attention, le mot "cassonade" serait dorénavant une appellation contrôlée et il faudrait lui substituer le terme "sucre roux"... ou "vergeoise", mais il semblerait que la texture de l'un et de l'autre ne soit pas la même, donc, comme vous l'avez compris, je m'y perds un peu, mais je ne pense pas être le seul... ; je laisse le soin à nos cordons bleus de "briefer" leur conjoint). Au début de ce siècle, la société abandonne la fabrication pour se consacrer à la transformation de la matière première en fabriquant des sucres spéciaux destinés à la pâtisserie, la boulangerie, la chocolaterie, la restauration, etc.

ProduitsUne gaufre belge

De visu, un tout petit échantillon des nombreuses gourmandises réalisables avec les productions locales.

C'est la septième génération de Couplet qui gère l'entreprise (restée familiale, vous l'avez compris). Nous sommes accueillis par l'un des descendants de Dominique (pour ceux qui ont du mal à suivre : revenir quelques lignes en arrière) qui nous présente cette belle entreprise, son évolution et évoque les projets et investissements actuels et futurs.

A notre arrivée, dans le hall d'accueil, nous attendaient, autour d'une chaude boisson, quelques "denrées comestibles" utilisant les productions maison : gaufres de Liège, pain d'épice, spéculoos (d'une marque évoquant étrangement, à une métathèse près, le nom d'un dessert britannique composé d'une couche de fruits recouverte de chapelure), etc.

Les visiteurs face aux productionsLes visiteurs face aux productions 2

Rien qu'en regardant cette table, certains taux de glycémie s'affolent tandis que les gourmand(e)s salivent.

Après cette mise en bouche (hihi !), il est temps de visiter les lieux après que les stricts conseils de sécurité nous ont été rappelés... et gare à celles qui ont gardé leur bague de fiançailles sertie de moults diamants (bijou acheté -par les parents de leur fiancé- chez le bijoutier Henrion, Grand-Place à... Tournai...) ou à ses messieurs qui exhibent ostensiblement leur Rolex (acquise bien avant leurs 50 ans...) !

Dans le hall d'entréeDans le hall d'entrée 2

Pensez-vous qu'il soit indispensable de commenter ces photos ?

Nous rejoignons le centre d'application de l'établissement où sont testés les produits et élaborées des recettes qui sont proposées aux professionnels des métiers de bouche.

Sous nos yeux (pour certains gourmands) : sucre perlé (le produit phare de l'entreprise) et ses variante (perlé aromatisé, au chocolat, etc.), fondant en poudre, sucre glace, sucre brun, décosnow, poudres décoratives, mix pour gaufres, crumble, et autres...

Extérieur usineExtérieur usine 2

Ah ! Que ces blouses et charlottes sont seyantes !

Nous déambulons (prudemment) dans l'usine très automatisée et exemplaire en matière sanitaire ("Heureusement !", souffle dans mon dos le prof Hylactik). Nous parcourons les zones d'ensachage, empaquetage, étiquetage ; tout se gère depuis des postes de contrôle. L'ensemble peut "tourner" avec un personnel assez réduit.

Nous quittons Wez et, grâce à son homonyme qui guide nos pneus, nous nous retrouvons sans détour (enfin... pas pour tous...) au cœur de Tournai où nous déjeunons.

A l'issue de ce repas où les langues s'activent (et pas uniquement sur la nourriture...), après être passés au pied du beffroi (le plus ancien de Belgique), nous rejoignons la cathédrale Notre-Dame. Le surnom de la ville, la "Cité des Cinq clochers" (pseudonyme évoqué précédemment), est dû aux 5 tours romanes de cet édifice.

La cathédrale et les cas très drôles...

La cathédrale est impressionnante de par sa taille et en raison de ses deux parties nettement séparées par les cinq tours : l'une romane, l'autre gothique.

Si la partie romane a bénéficié d'une récente restauration qui la met en valeur, la partie gothique semble bien fragile et attend subsides et solutions pour être remise en état.

Il s'agit du seul édifice religieux de Belgique bâti comme cathédrale. Elle est plus longue de 7 mètres que Notre-Dame de Paris et moins courte de 11 mètres que Notre-Dame d'Amiens (la plus grande cathédrale gothique du monde).

L'édifice roman a été construit à la fin du XIIème et au début du XIIIème siècles. Auparavant, deux autres cathédrales avaient été édifiées au même endroit : l'une au Vème siècle, l'autre entre les IX et XIème siècles (deux fois incendiées et rebâties). Des fouilles récentes, effectuées à l'occasion de la restauration, ont permis de retrouver des vestiges de ces édifices dont un baptistère carolingien et deux sépultures épiscopales.

La partie gothique, au-delà du chœur, est inaccessible car entièrement occupée par des échafaudages qui la soutiennent.

La nef, la rosace, le jubé.

La chaire de la cathédraleLa coupole de la cathédraleLa chaire boiserie

La Chaire de Vérité (escalier en chêne, parties sculptées en tilleul), le transept.

Après avoir découvert la toiture de la chapelle dédiée à Saint-Louis recouverte de tuiles vernissées multicolores (alors que la toiture de la partie romane est recouverte de plomb), le grand porche, la nef, la magnifique rosace, les transepts, le jubé, les vitraux des XVème et XVIème siècles (remontés dans la chapelle Saint-Louis), nous sortons de ce bâtiment où il fait un froid glaçant...

Sur la Grand PlaceLa fausse porteL'évêché

Un aperçu de la Grand'Place (de forme triangulaire) ; la fausse porte reliant l'évêché et la cathédrale et son quatrain en latin : " Toi, la malpropre qui sent que ton ventre retient des vents avec peine. Va-t'en loin d'ici car ce lieu est sacré. Celui dont l'estomac bouillonne, que presse la fétide Eole. " (non, ce n'est pas du latin, mais la traduction de l'épigramme !)

L'un des groupes a même eu le privilège d'accéder à la salle du trésor...

A l'extérieur, en pleine réfection, la Maison des Anciens Prêtres, magnifique bâtiment qui devrait être ouvert au public dans quelques mois.

" Les Aveugles ", œuvre du sculpteur belge Guillaume Charlier

Ces visites sont toujours l'occasion d'évoquer l'histoire, les guerres ou les querelles dont celles, éternelles, entre pouvoir spirituel et pouvoir temporel...

Merci à Jean-Claude pour la visite sucrée et à Jean-Pierre, notre président, pour la visite glacée...

Tout prouve que Tournai n'a pas livré tous ses secrets et qu'un futur président peut envisager une nouvelle sortie dans cette ville. Nos guides n'ont pas manqué d'évoquer, entre autres, le Musée des Beaux-Arts qui semble... à découvrir.

Crédit photos : Thomas (pourvoyeur d'idée) et Jean-François

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