QUAND ON EST SUR DOUAI À FLANDRE 40ème

QUAND ON EST SUR DOUAI À FLANDRE 40ème

Oui ! Je sais, mon bon maître ! Il ne faut pas dire « sur Douai », mais « à Douai »… Mais, je vous pose la question, mon bon maître : pouvez-vous me faire un (médiocre) jeu de mots avec « à Douai » ?... 
Alors ?... Mouais, bon, d’accord, on aurait pu titrer : « Flandre 40ème, des âmes à Douai », exact !

En réalité et pour être totalement transparent, nos premiers pas - quoiqu'en voiture (nous ne sommes plus à un paradoxe près) - nous ont menés à (et non "sur", et toc!) Flers-en-Escrebieux pour une visite de l'Imprimerie Nationale.
D'emblée, il nous faut essuyer une grosse déception : ce n'est pas ici que sont imprimés les billets de banque. Nous remisons donc dans les coffres (non "-forts", mais "de voiture") nos cagoules, bombes lacrymogènes, armes factices et autres accessoires préparés pour le casse* du siècle. Nous attendrons qu'un président audacieux programme un séjour en un lieu cher à VGE pour manigancer notre mauvais coup...

 

 

 

 

 

 

 

 


Photo 1 : prochainement, ils seront incollables sur les incunables… Photo 2 : non, cet engin n’est pas une guillotine !

 

 

 

 


Après Irma la Douce, la taille-douce (rien à voir… et pensez que vous venez d’échapper à la sauce aigre-douce !)


L'Imprimerie Royale a été créée en 1640 pour devenir, en fonction des changements politiques, mais aussi, des évolutions technologiques : imprimerie de la République, puis imprimerie impériale et, depuis 1870, Imprimerie Nationale (dorénavant société anonyme à capitaux d'état).
En "sous-titre", nous pouvons lire : "Atelier du Livre d'Art et d'Estampe". Cette formulation nous éclaire sur l'une des raisons d'être de l'entreprise.
L'IN est notamment chargée de la confection des documents officiels (passeports, carte nationale d’identité, permis de conduire, vignette Crit’air, macaron VTC, etc.) ou le développement numérique de l'application TousAntiCovid.
Le statut de cette institution a évolué au cours des ans.
Des moines copistes à Gutenberg, de la presse à la rotative, de l'imprimante laser à l'impression 3D : que de changements et de progrès !
Nous en apprenons un peu plus sur les poinçons (cette petite tige métallique terminée par une face gravée servant à imprimer), les différents caractères (et la collection contenant des caractères de langues dont on ignorait l'existence ou, par exemple, des hiéroglyphes ou idéogrammes étonnants), la création de nouveaux caractères et de toutes les variantes qui les entourent, la fonte des caractères typographiques, leur assemblage "spéculaire" dans une "forme" pour composer des textes, etc.
Nous découvrons également le travail très artisanal, précis, minutieux, délicat de l'impression de gravures en taille-douce non sans évoquer la lithographie ou l'eau-forte. Chaque épreuve demande de longues minutes de préparation pour un résultat aléatoire, même si le savoir-faire de ces artisans laisse peu de place à l'erreur.
Une visite très intéressante !
Après un déjeuner pris au Long Accueil... Pardon ! au Bon Accueil, situé à proximité, nous nous hâtons vers Douai où nous attendent deux guides chargés de nous faire découvrir les "secrets du vieux Douai". Les deux groupes déambuleront bien dans Douai (après "à", "sur" et "vers", toutes les prépositions vont y passer !), mais n'emprunteront pas du tout le même itinéraire ni ne verront les mêmes lieux. Le nôtre, de guide, n'est pas inintéressant, mais semble quelque peu désabusé et, en le quittant, on a un peu le moral dans les chaussettes... 
Nous déambulons dans des ruelles étroites imaginant les habitants qui y vivaient, y travaillaient ou y faisaient du commerce à l'époque médiévale.

   

 

 

 

 

 

 


L’ancien Hôtel d’Aoust (lieu de la Cour administrative d’Appel) en pleine réfection et le canal de la Scarpe.


Pour rester dans cette ambiance moyenâgeuse, passage obligé par la ruelle des Arbalétriers ou celle de l'Enfer, la place du Marché aux Poissons ou la Porte d'Arras. Au cœur de la ville, coule le canal de la Scarpe, lieu très dépaysant qui connut une intense activité commerciale.
En se dirigeant vers la Collégiale Saint-Pierre, but de notre ultime étape douaisienne, nous longeons le palais de justice (l'ancien et le nouveau-eau-eau-eau).

  
Les vestiges de la Porte d’Arras et les 2 aspects du Palais de Justice


La nuit commence à tomber lorsque nous pénétrons dans cette imposante église : nous ne pouvons guère profiter de sa légendaire luminosité... 


La Collégiale Saint-Pierre sera-t-elle prochainement élevée au rang de basilique ? Si la question se pose, nous n’avons pas la réponse.


Mais nous découvrons de nombreuses peintures, sculptures, stalles, reliquaires, confessionnaux, chaire, calvaire ainsi qu'un grand orgue impressionnant et un buste reliquaire de Saint-Roch que n'a sans doute pas raté le GO de cette journée, Jean-François, que nous remercions chaleureusement pour cette -toujours- parfaite organisation.

 Le beffroi à la nuit tombée (cette précision est-elle indispensable ?).

* des "casses", nous aurons l'occasion d'en voir d'autres au cours de la visite…

Crédit photos : Marie-Christine et Claude