Petit matin frisquet en cette fin février : le temps idéal pour une visite fresnicourtoise ("courtoises", comme le furent sans doute les jantes* dames qui hantèrent le château d'Olhain). Bon ! Soyons honnête : quand je dis "temps idéal", c'est par pure bienséance ; nous eussions préféré quelques degrés en plus et d'humidité en moins (c'est, en tout cas, ce que m'ont dit mes chaussures).
Un château médiéval, on pense, en général, que c'est bâti sur une éminence (pas la grise, bien sûr ; celle qui est "en hauteur"). Eh bien, ce n'est pas le cas de celui d'Olhain, sis à Fresnicourt-le-Dolmen (nous ne sommes pas en Armorique, comme vous semblez le penser, mais dans le Pas-de-Calais où se trouve bel et bien ce monument mégalithique impressionnant), au cœur de la forêt domaniale d'Olhain.
Ce qui frappe, d'emblée, donc, est que notre château est bâti au creux de la vallée. Je sens que vous allez me poser la question du "pourquoi ?". Sans doute parce que Hugues d'Olhain -qui est à l'origine de l'édification de cette bâtisse au début du XIIIème siècle- souhaitait montrer son pouvoir (et le fait qu'il avait "du répondant" ?), mais également car étaient réunis divers critères indispensables à son entreprise comme la présence d'eau, la proximité d'une forêt pour le bois et la chasse, la richesse agricole locale ou la présence d'une carrière aux alentours (sans parler de la chaux ou du sable).
Dans le cas d'Olhain, on évoque plutôt une ferme fortifiée ayant subi diverses modifications au fil du temps.
Notre guide évoque quelques légendes propices à des divagations imaginaires... (https://www.fresnicourtledolmen.fr/la-legende-du-chateau-dolhain/).
La forteresse a été le lieu de quelques sièges, bombardements, périodes d'occupation, etc.
Le château étant entouré partiellement de douves, on accède à la basse-cour par un premier pont-levis, puis par un second qui permet d'entrer dans la haute-cour, le château lui-même qui ne sert plus du tout d'habitation.
Bien sûr, outre les pont-levis, tous les ingrédients sont réunis : tours, escaliers en pierre, salle des gardes, machicoulis, meurtrières, contreforts, échaliers, courtines, pignons à redents, etc.
Restant dans un esprit médiéval, nous déjeunons à "La Cavalerie" qui s'appelait, à une époque, la "Ferme de la Motte Dorée".
L'après-midi, nous ne pouvons pas y échapper (et ce n'est pas faute de vous avoir mis en garde lors de la passation de collier) à un équipement automobile, en l'occurrence, les pneumatiques.
"A Béthune, l'usine de pneus Bridgestone, c'était une ville dans la ville. Sa fermeture brutale, annoncée le 16 septembre 2020, a laissé 864 salariés sur le carreau (c'était l'un des plus gros employeurs du territoire). Mais également 32 hectares en friche... dont la moitié de bâtis. Ce qui représente près de 5% de la surface de la ville de Béthune !" ("La Tribune" - 07/09/2022)
Mais…, en 2022, Mobivia (à travers sa filiale iWip dédiée à l’économie circulaire) et Black-Star ont développé sur le site industriel de l'ancienne usine un écosystème intégré de recyclage de pneumatiques. Cette démarche d’économie circulaire (recycler - réduire - réutiliser) vise à donner une seconde vie aux pneumatiques, tout en permettant aux consommateurs d’accéder à une offre élargie de pneumatiques éco-responsables à un très bon rapport qualité / prix. Ces pneus remanufacturés (terme préféré à "rechapés") sont commercialisés sous la marque Léonard. Collectés dans les centres auto de Mobivia (Norauto, Midas et Carter-Cash), les pneumatiques sont acheminés, triés puis reconditionnés avant d’être mis de nouveau sur le marché. Chaque pneumatique reconditionné permet d’économiser 80% de matière (soit 8 kg de gomme et d’acier). La "récupération" concerne également le site et les machines.
Nous sommes reçus sur place par Laurent Houvenagel, directeur général d'iWip, qui nous présente et nous fait visiter l'entreprise (non sans s'être équipés de seyantes chaussures de sécurité...).
Un bon dessin valant mieux qu'un long discours (et je suis mal placé pour vous dire le contraire), observez celui-ci qui vous résume en quelques termes choisis le processus de fabrication.
Si vous souhaitez plus de détails, rendez-vous sur le site https://black-star.fr/ rubrique "Réinventons la roue" (voir aussi les autres rubriques très instructives quant à la démarche).
Si les pneus de véhicule de tourisme ne peuvent être rechapés qu'une seule fois, ceux des camions le sont entre 3 et 7 fois et ceux des avions 10 fois !
Les pneus rechapés ne peuvent pas, actuellement, être posés en première monte.
Si nous avions des doutes sur la qualité des pneus rechapés, nous repartons -dans l'ensemble- rassurés (et prêts à nous équiper).
Sur ce site, dit "de Bridgestone", la société Bringback s'est implantée en 2021. Dans le même esprit d'économie circulaire, elle s'occupe de la régénération de batteries.
A terme, les pneus rejetés lors de la sélection / contrôles (environ 80% de ceux collectés) seront broyés, puis pyrolisés par catalyse ; l'huile ainsi obtenue pourra être utilisée comme carburant pour les chaudières, les générateurs et les moteurs lourds grâce à sa valeur énergétique élevée.
Un beau projet porté par des gens motivés ! Nous leur souhaitons qu'à terme, la performance financière aussi soit au rendez-vous. Face à ce défi, nous ne pouvons que nous écrier : "Qui veut, pneu !"
Lors de son accession à la présidence, Christian nous avait rappelé cette phrase des écritures (peu saintes) : "Il y a beaucoup d'Abelé, mais peu de lus." Aujourd'hui, nous en sommes convaincus : il y a beaucoup d'Abelé et un peu de rebut (comment ça "tiré par les cheveux ?", allez trouver une rime en "u" qui ne soit pas mal venue, vous !).
* A tous ceux qui s'inquiètent de la soudaine dégradation de mon orthographe, je vous conseille de lire l'intégralité de cette chronique, peut-être comprendrez vous alors la finesse de l'usage de cette subtile homophonie (en toute modestie, comme d'habitude, bien sûr !)
P.S. : ce matin, alors que je m'apprêtais à finaliser cette chronique, le cruciverbiste compulsif que je suis est tombé sur cette définition (en 4 lettres, mais c'eût pu être en 11) : "Garde la chambre" ; j'en ai collecté quelques autres : "Il est sculpté", "Il s'use quand on prend le volant", "Tour de chambre", "C'est gonflé qu'il est utile", "Roule en train", "On souhaite son adhésion", "Il comprend la chape", "Il ne change pas souvent d'air", j'en passe et des meilleures (euh... ça, ce n'est pas une définition, mais un commentaire...) ; et non ! je ne vous donnerai pas la solution !
Crédit photos : Claude
Sources : sites Black Stars et Acts et Facts