En l’an 2023, Flandre 40ème avait visité la maison natale du « petit » Charles de Gaulle sise rue Princesse à Lille et, un peu plus tard, l’église Notre Dame à Calais où, le 7 avril 1921, le capitaine de Gaulle convola en justes noces avec Yvonne Vendroux.
Il paraissait donc logique de poursuivre cette intéressante étude par la visite de Colombey-les-Deux-Églises (dont il n’en reste plus qu’une seule : Notre-Dame-de-l’Assomption ; la seconde était celle du prieuré Saint Jean-Baptiste de l'ordre de Cluny fondé par les seigneurs du lieu à la fin du XIe ou début du XIIe siècle ; après la Révolution, celui-ci fut vendu et transformé en résidence secondaire ; à ce jour, seul son abside est encore observable).
Après 4 heures de covoiturage, puis un déjeuner dans une auberge voisine, nous commençons par la visite du Mémorial qui surplombe le village de Colombey, lui-même dominé par la gigantesque Croix de Lorraine, haute de 44 m, érigée en 1972, deux ans après la mort du Général.
Un mémorial visible à une trentaine de kilomètres à la ronde
Ce mémorial, implanté dans un espace de verdure, voulu par la Fondation Charles de Gaulle et le Conseil départemental, a été inauguré en 2008 par Nicolas Sarkozy et Angela Merkel. Il retrace de façon didactique toute la vie du fondateur de la Ve république, depuis sa naissance à Lille en 1890 jusqu’à son décès à Colombey en 1970, et ce, au moyen de photos, vidéos, panneaux, objets de souvenir. Les 2/3 du XXe siècle sont ainsi exposés, tant la présence du grand homme a été universelle et constante. Cette description, que nous aurions pu suivre de façon individuelle, a été rehaussée par notre guide, jeune historien en devenir. Cette visite fait partie des sites qu’il faut avoir vu. La Boisserie et la campagne environnante
Nos pas nous mènent ensuite à la Boisserie que nous visitons calmement. Les trois pièces du rez-de-chaussée sont offertes au visiteur. Autant la découverte du mémorial était historique et intellectuelle, autant nous ressentons ici une certaine émotion à nous retrouver dans le privé d’un homme que nous avons connu au temps de nos 15-20 ans. Comment ne pas se recueillir devant la table de bridge où il s’est effondré le 9 novembre 1970 ? Comment ne pas l’imaginer assis dans son bureau, face à la campagne vallonnée de la Haute Marne ? Comment ne pas être troublé en se promenant, comme lui, sur les 2,5 ha de son parc ?
Le village (400 âmes) reçoit encore des dizaines de milliers de visiteurs chaque année
Cette émotion se ressent encore dans ce petit cimetière où il repose, entouré de sa femme et de ses trois enfants. Cette simplicité dans la Boisserie comme dans celle de sa dernière demeure nous confirment encore le charisme du personnage.
Le soir et la nuit sont passés dans un hôtel-club au bord du lac d’Orient, endroit de villégiature et de week-end des Aubois, qui mérite le détour, sinon le retour.
Le lendemain : « Nous partîmes à Troyes ; mais, par un prompt renfort,
Nous nous vîmes vingt-quatre en arrivant au port… »
…ou, plus exactement, dans la cité médiévale de la ville qu’une guide très cultivée nous a fait visiter.
Le matin était consacré à ces maisons à pan de bois, à leur construction, leur évolution dans les siècles, leur donnant un aspect penché, voire biscornu. L’église Sainte-Madeleine et son splendide jubé de pierre complètent cette découverte.
Nous n’avons pas failli, au déjeuner, à la traditionnelle (et excellente) andouillette de Troyes (« AAAAAh ! », se sont écriés les connaisseurs) … C’est, de plus, l’occasion d’entonner un vivat flamand en l’honneur des … ans de Marie-Hélène (si vous pensiez que j’allais vous révéler son âge ! fi ! je resterai muet même sous l’emprise du meilleur cru de ce millésime, car, en cette année, on dit qu’il fut historique…).
Le mot "apothicaire" a cédé la place à "pharmacien" au cours du XIXe siècle - Les maisons à colombage, typiques du "Bouchon de champagne"
Et nous voilà repartis vers l’ancien Hôtel-Dieu, désaffecté, mais qui a conservé sa chapelle et surtout une apothicairerie comme on en voit peu.
Lorsque le président fait tapisserie au milieu des vitraux
Le bâtiment est devenu la Cité du Vitrail et notre guide – qui a quitté les pans du bois du matin – nous livre tout son savoir sur la conception du vitrail, à partir du verre et donc du sable, le travail minutieux du maître-verrier et l’évolution de cet artisanat à travers les siècles. Sa langue fourche régulièrement entre « artisan » et « artiste », hésitation justifiée puisque nous avons pu constater que les vitraillistes étaient les deux à la fois.
J’hésite entre : les visiteurs ont-ils appliqué les règles de Troyes,... jamais vieux sans Troyes... ou c’était Troyes fois bien…
Ce sont les yeux remplis de couleur et de finesse artistique que nous avons quitté le vitrail pour prendre… un verre en terrasse !
Deux journées bien remplies, variées et parfaitement organisées par notre couple présidentiel.
Crédit texte : Jean-François (et moteur de recherche pour certaines finasseries / certains détails)
Crédit photo : Jean-François, Guy et Pierre